Notre artiste sponsorisée pour le mois de novembre est l’incroyablement talentueuse Rachel Honeywell, qui a été inspirée dès son plus jeune âge à devenir tatoueuse.
Après une courte période passée à tatouer chez Gothika Tattoos, elle est rapidement devenue co-propriétaire en 2013. Depuis, le studio s’est développé pour devenir une équipe exceptionnelle de tatoueurs et de perceurs professionnels.
Découvrez le parcours de Rachel : ses débuts, les inspirations qui nourrissent son art, sa victoire en 1ʳᵉ place de la Meilleure Collaboration au Shropshire Tattoo Show, ainsi qu’un aperçu de ce que l’avenir lui réserve.
Quand avez-vous décidé pour la première fois de devenir tatoueuse ? Aviez-vous envisagé un autre métier, ou le tatouage a-t-il toujours été votre rêve ?
Je suis fascinée par les tatouages depuis l’enfance. La première fois que j’en ai entendu parler, c’était dans les années 90, quand le père de mon petit frère est rentré à la maison avec un nouveau tatouage. Entendre parler du processus m’a complètement bouleversée : j’avais du mal à croire qu’on puisse créer de l’art sur la peau à l’aide d’aiguilles et d’encre ! J’avais à peine huit ans à l’époque, mais cette idée ne m’a plus jamais quittée.
À douze ans, j’y pensais déjà plus sérieusement, et à quatorze ans, j’étais sûre que c’était ce que je voulais faire. J’ai toujours adoré créer, et même si j’avais un temps envisagé l’architecture ou la décoration d’intérieur, mes difficultés en maths ont rapidement mis fin à ces projets. En grandissant, ma passion pour le tatouage n’a fait que se renforcer, et j’ai enfin commencé ma carrière peu après mes 23 ans.
Depuis combien de temps travaillez-vous chez Gothika Tattoos ? Quelle est la partie que vous préférez dans votre métier au sein du studio ?
Mon mari et moi avons repris Gothika Tattoos en août 2013, après avoir reçu un ultimatum : soit nous reprenions le studio, soit il fermerait définitivement ses portes. À l’époque, je tatouais à temps partiel depuis moins d’un an, mais nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure.
Même si Gothika existait déjà, nous avons en quelque sorte reparti de zéro, juste tous les deux : moi en tant que tatoueuse, acceptant un peu de tout — du lettrage aux portraits — et mon mari, Alex Honeywell, en tant que perceur.
Douze ans plus tard, Gothika est devenu un studio florissant, avec six artistes résidents, un perceur, deux personnes à l’accueil et une responsable de l’entretien. Nous avons créé une atmosphère unique et une équipe formidable, et je ne pourrais pas être plus fière du chemin parcouru.
Si vous pouviez remonter le temps jusqu’à vos débuts en tant que tatoueuse, quel conseil vous donneriez-vous ?
Je me dirais que tout ira bien et qu’il ne faut pas être aussi dure avec soi-même. On apprend tout au long de sa carrière, alors il ne faut pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses et d’écouter les conseils que l’on reçoit. Ce n’est jamais aussi effrayant qu’on le pense.
Comment décririez-vous votre style ?
Même si mon style évolue constamment, le réalisme en reste la base. C’est le style avec lequel je me sens le plus à l’aise et dans lequel je peux vraiment être moi-même. Avec le temps, j’ai commencé à expérimenter davantage avec le surréalisme, mais mes créations restent toujours ancrées dans le réalisme.
Quels sont les motifs de tatouage qu’on vous demande le plus souvent de réaliser ?
Je reçois une grande variété de demandes, et en tant qu’artiste spécialisée dans le réalisme, je suis ouverte à presque tout : paysages, portraits, pièces inspirées du cinéma, motifs floraux ou encore animaux. J’ai d’ailleurs une affection particulière pour les oiseaux.
Je réalise parfois des pièces en noir et gris, mais la couleur reste au cœur de mon identité artistique. La théorie des couleurs est essentielle pour moi — elle influence profondément ma façon d’aborder chaque création.
Quels ont été vos tatouages préférés à concevoir et à réaliser ?
En ce moment, je travaille sur plusieurs grandes pièces en cours, et je les adore toutes — des manches complètes aux dos entiers. Les tatouages dans le dos sont d’ailleurs ceux que je préfère réaliser.
Au fil des années, j’en ai complété un bon nombre, dont environ 90 % étaient des cover-ups. Alors que beaucoup d’artistes évitent ce genre de projets, j’y trouve au contraire un vrai plaisir. Il y a quelque chose de profondément gratifiant dans le fait de transformer un ancien tatouage en une œuvre totalement nouvelle — et de voir à quel point mes clients sont heureux du résultat.
Y a-t-il des tatoueurs qui vous inspirent dans votre travail ?
Il y a toujours eu énormément de talent dans le monde du tatouage, mais aujourd’hui, le niveau artistique atteint des sommets incroyables.
De nombreux artistes me laissent littéralement sans voix — comme Natasha Animal, avec ses magnifiques créations animalières, ou David Corden, dont les portraits sont tout simplement superbes.
Parmi mes grands favoris, il y a Jeff Gogue, dont j’admire le travail depuis des années. C’est le premier artiste qui m’a vraiment inspirée à mes débuts.
Honnêtement, je pourrais en citer encore des dizaines, tant le talent dans ce milieu est immense.
Comment s’est passée votre expérience au Shropshire Tattoo Show ? Qu’avez-vous ressenti en remportant la 1ʳᵉ place pour la Meilleure Collaboration ?
L’événement a été incroyable du début à la fin — tout le monde a été si gentil et accueillant. C’était ma première participation au Shropshire Tattoo Show, et j’y retournerai sans hésiter ! Remporter le prix de la Meilleure Collaboration a été la cerise sur le gâteau.
Cela faisait quelques années que je n’avais pas gagné de prix. Après avoir fondé une famille et avec la pause imposée par le Covid, j’ai mis de côté les conventions pendant trois ans. Revenir dans cet environnement a donc été vraiment particulier pour moi.
C’est toujours un moment très émouvant de recevoir une récompense, car je me sens immensément reconnaissante de pouvoir faire le métier que j’aime le plus — et être récompensée pour mon art, c’est tout simplement le plus beau des sentiments.
Comment trouvez-vous le processus de collaboration sur un dessin avec un autre artiste ?
Collaborer avec Bethanie Lauren a été une expérience incroyable. Nous avons beaucoup appris l’une de l’autre, depuis la conception du motif jusqu’à la réalisation du tatouage, que nous avons effectuée en même temps sur la cliente. Chaque détail — du contenu du dessin à son emplacement — a été décidé ensemble. Travailler simultanément sur la même personne était une première pour nous deux, mais nous avons trouvé notre rythme.
Il y a bien eu quelques moments un peu acrobatiques, où nous étions littéralement l’une sur l’autre, mais nous avons su nous adapter — et surtout, nous avons beaucoup ri, ce qui est toujours un vrai plus !
Y a-t-il des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer, mais que vous n’en avez pas encore eu l’occasion ?
J’aimerais collaborer avec davantage d’artistes à l’avenir, notamment avec Jamie Lee Knott — un projet qui, je crois, est déjà en préparation, et j’espère que cela se concrétisera très bientôt.
Avez-vous participé à d’autres conventions de tatouage cette année ?
Cette année, j’ai décidé qu’il était temps de revenir dans le circuit des conventions. Après avoir pris trois ans de pause pour me consacrer à ma famille et être présente en tant que maman tout en continuant à travailler, j’ai pensé que quatre conventions cette année (dont deux locales) seraient un bon début.
Quels sont vos matériels et fournitures préférés ?
Tous mes matériels et fournitures de tatouage viennent de Killer Ink. Je suis une grande fan des aiguilles Vertix. Pour les magnums, je privilégie les 27 Curved Magnums, et le plus petit que j’utilise est un 15 Curved Magnum. J’utilise rarement des liners ou des round shaders, mais si un liner est nécessaire, c’est généralement un 3 Round Liner.
J’utilise les machines Cheyenne depuis presque 10 ans, et il y a environ cinq ans, je suis passée à la Cheyenne Sol Nova sans fil, que j’ai adorée et que je possède toujours. Actuellement, j’utilise une Dragonhawk Fold Pro sans fil, que j’adore absolument.
Pour les encres, World Famous est ma référence depuis une dizaine d’années, et dernièrement, j’ai aussi apprécié travailler avec Radiant Evolved. Mes étagères se remplissent de plus en plus de couleurs !
Comment trouvez-vous le fait de partager votre travail sur les réseaux sociaux ?
Les réseaux sociaux sont un monde intéressant. Avec l’évolution des algorithmes et des usages au fil des années, il peut être difficile de rester à jour. Je continue de poster mon travail pour que le monde puisse le voir, et j’espère le faire davantage à l’avenir, surtout que j’ai des projets passionnants en cours.
Avez-vous des conseils pour concilier votre travail et votre vie personnelle ?
Trouver un équilibre entre travail et vie personnelle peut être un vrai défi, surtout lorsqu’on dirige une entreprise active tout en étant parent et en tatouant plusieurs jours par semaine. Établir une routine est essentiel. Même si cela peut être difficile à respecter quand les choses s’accumulent, avoir des jours et des créneaux fixes pour le design, la paperasse, les réservations et autres tâches aide énormément à rester organisé et à maintenir un équilibre.
Comment continuez-vous à nourrir votre créativité en tant qu’artiste ?
Je trouve l’inspiration dans de nombreux aspects de ma vie. Certains jours, j’ai besoin de faire une pause et de prendre du recul sur un dessin, et d’autres jours, je trouve l’inspiration partout autour de moi, principalement dans la faune et la nature. Mais voir le talent incroyable présent dans le monde du tatouage me pousse toujours à me dépasser et à continuer d’apprendre, même après 13 ans de pratique.
Que vous réserve l’avenir ?
Je me réjouis pour une année pleine de projets excitants. Mes livres de rendez-vous vont bientôt réouvrir, ce qui signifie que je pourrai commencer de nouveaux projets tout en terminant ceux en cours. Nous prévoyons également de repenser notre studio, y compris changer de nom, ce qui me semble logique puisque le nom original n’a pas été choisi par nous.
J’ai quelques nouveaux designs en cours que j’ai hâte de partager et, je l’espère, de voir trouver leur place définitive, ce qui m’enthousiasme énormément. Je suis impatiente de revenir aux conventions l’année prochaine et de continuer à faire évoluer mon travail vers de nouveaux sommets.
N’oubliez pas de suivre le travail de Rachel et son parcours en cours sur Instagram !
